Le 25 janvier, le ministre de l’intérieur français Gérald Darmanin a annoncé publiquement devant l’Assemblée nationale l’ouverture d’une procédure de dissolution contre « Nantes révoltée ».
Nantes révoltée est aujourd’hui un site web et possède plusieurs comptes sur les réseaux sociaux. Le projet a été lancé en 2012 juste avant la première opération d’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), l’une des luttes centrales de la décennie 2010 en France et qui a touché de nombreux camarades ici en Suisse romande. Par ses écrits, NR a aussi participé à de nombreuses luttes de ces dernières années : les gilets jaunes ou la mobilisation après la mort de Steve Maïa Caniço en 2019 après une charge de police dans une rave party.
Ces annonces répressives ne sont pas isolées. A la mi-janvier, à Lyon, des élus de droite ont réclamé la même mesure pour le Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE). Des membres de ce groupe ont déjà touché par une procédure ubuesque l’an dernier après une bagarre avec des membres du groupe fasciste Civitas. On leur a infligé de la prison provisoire dans une affaire qui sentait la collusion entre flics et fascistes locaux du début à la fin.
On voit qu’à quelques mois d’une élection présidentielle saturée de discours fascistes, le gouvernement français veut « soigner sa droite » en désignant des boucs émissaires « extrémistes » aux médias, généralement friands d’ennemis intérieurs en tout genre. Il va sans dire que pour nous les véritables extrémistes sont les groupes sociaux et les organisations qui défendent le système capitaliste tel qu’il nous imposé aujourd’hui. Nous l’avons bien vu en novembre 2021 quand la presse romande a défendu la « liberté d’expression » d’Eric Zemmour tout en déniant toute légitimité d’expression à la coordination antifasciste à l’origine de la manif contre sa venue à Genève.
Depuis la Suisse, le groupe Silure s’oppose ainsi à toute poursuite à l’encontre de Nantes révoltée et du GALE.
Genève, 30 janvier 2022