À Propos du Silure

 

Le texte ci-dessous est une tentative de présentation du collectif Le Silure, de son projet politique et des ses pratiques. Il y a au sein du collectif Le Silure une variété de positions qui recouvrent une palette de vécus et d’influences. Le collectif veut vivre cette variété comme une force dans la recherche d’une construction politique commune. Ce texte évoluera donc à travers le temps et les échanges.

Historique du collectif politique Le Silure

 

Le Silure a d’abord été un lieu ouvert en 2017 par différents collectifs (collectif autonome D, collectif sans retour, Groupe d’Action Féministe et Infokiosque). En 2019, des membres de ces différents collectifs se sont rassemblé.e.x.s pour créer le collectif Le Silure. La réorganisation a eu lieu dans la volonté de tisser des liens entre les luttes et de développer un parti pris politique qui aille au-delà des spécificités de chacune de ces luttes et ce sur le long terme. Le lieu du Silure, au 3 sentier des Saules, sert de base à plusieurs activités publiques comme les cantines, les permanences d’aide juridique et la bibliothèque autogérée. Par ces activités, le Silure cherche à être une zone de contact et d’échange avec celles et ceux qui l’entourent : dans les quartiers, dans les luttes sociales et dans les mondes du travail. Et c’est aussi le lieu où le collectif politique Le Silure se réunit chaque semaine. D’autres collectifs politiques (féministes, antiracistes politique, de solidarité internationale, etc.) utilisent aussi le lieu, mis à leur disposition pour des réunions, ainsi que pour des événements ponctuels.

Buts et moyens

 

Le Silure se reconnaît dans un projet politique d’autonomie. Nous voulons que les luttes sociales restent toujours prioritaires par rapport aux modèles politiques de la gauche institutionnelle fondés sur la conquête du pouvoir par les urnes, le maintien de la paix sociale et une cogestion du système capitaliste. Pour ce faire, le Silure s’investit dans différents mouvements sociaux et cherche à y soutenir des rapports de force permettant à la fois de refuser l’ordre établi et tenter de construire d’autres rapports sociaux. Cette vision de la transformation sociale n’est pas un concept abstrait ou un saut hors du monde, ce sont des pratiques militantes qui n’attendent pas le Grand Soir et qui s’expérimentent jour après jour. La plupart du temps les antagonismes présents dans la société ne libèrent pas tout leur potentiel, car les luttes contestataires se heurtent aux institutions, à la répression ou s’essoufflent. Cependant, les luttes antagonistes sont d’autant plus nécessaires que le système néolibéral actuel nous mène droit dans le mur sur les plans sociaux et environnementaux.

D’autre part, le Silure estime que c’est au travers des expériences des classes subalternes – des ignorés, des sans pouvoir – ainsi que des groupes discriminés dans la société que s’imagine la transformation sociale. Cela implique que les luttes soient organisées de façon à être le plus rejoignables possible, même lorsqu’elles sont minoritaires ou isolées. Nous cherchons des pratiques qui favorisent sur le long terme le renforcement d’une capacité collective.